La connaissance des matériaux principaux utilisés à travers le temps, en particulier en art, est essentielle pour tout bon collectionneur. Le bronze, alliage noble à la riche histoire est sans doute l’un des plus incontournables. Sculptures, statuettes, bijoux, objets décoratifs, récipients, armes... Pendant des siècles ce métal s’est imposé comme l’un des matériaux majeurs de la production artistique. 

Mais comment s'assurer de l'authenticité d'un objet en bronze ? Savoir l’identifier est crucial pour éviter les contrefaçons et apprécier pleinement la valeur de vos trésors.

Dans cet article complet, nous vous dévoilerons les secrets du bronze. Vous découvrirez les propriétés qui le caractérisent, apprendrez à le différencier d'autres alliages, et explorerez les techniques d'analyse et d'authentification des objets d’art qui en découlent.

Que vous soyez collectionneur chevronné ou simple curieux, ce guide vous permettra de porter un nouveau regard sur vos objets en bronze et d'en apprécier pleinement la beauté et l'histoire.

Propriétés du bronze

Qu’est-ce que le bronze ?

On croit souvent que le bronze est un métal que l’on trouve à l’état natif. Il n’en est rien. Il s’agit en réalité d’un alliage de cuivre et d'étain. Il est le premier mélange métallurgique jamais créé par l’Homme mais sa composition n’est pas uniforme dans le temps.

Allons à la découverte de ses caractéristiques physiques et visuelles qui font de lui un matériau de choix pour les artistes et les artisans.

Composition : Un mariage de cuivre et d'étain

Un alliage de base auquel viennent s’ajouter d’autres métaux

Le bronze est avant toute chose un alliage cuivreux auquel s'ajoute de l'étain en proportion variable. Afin d’en améliorer les propriétés remarquables, les fondeurs ont progressivement ajouté des composants au mélange initial, souvent composé de plus de 65 % de cuivre pour environ 15 à 20 % d’étain.

On trouve ainsi régulièrement, additionnés aux deux métaux de base, du nickel, du plomb, du manganèse, du phosphore et parfois même de l’aluminium (dans le cas de pièces tardives).

Propriétés génériques des alliages cuivreux et rôles spécifiques des composants additionnels

Si des caractéristiques génériques se retrouvent dans de nombreux alliages cuivreux tels que la résistance à la corrosion, une certaine souplesse, une conduction thermique importante (rappelons que le cuivre a longtemps servi à la fabrication d’ustensiles de cuisine), les mélanges avec d’autres matériaux ont permis d’importantes avancées.

  • Le phosphore est utilisé comme désoxydant.
  • Le zinc pour la coulabilité du métal en fusion.
  • Le plomb pour améliorer la résistance aux frottements et la malléabilité.
  • Le nickel améliore considérablement la dureté.

Une utilisation historique et variée des alliages

En conséquence, bien qu'étant toujours constitués d’une majorité de cuivre et d’étain, différents alliages ont été utilisés concomitamment dans l’Histoire selon la destination des objets ainsi façonnés.

Très tôt, le bronze est utilisé militairement et dans la fabrication d’ustensiles puis d’objets d’art.

Savoir quelle fut la première utilisation de cet alliage révolutionnaire relève d’une énigme proche de celle de l’œuf et de la poule. Vous l’aurez compris, tout n’est qu’affaire de destination : ne vous étonnez donc pas de déceler des différences importantes entre une statue et un glaive.

Aspect visuel : la patine 

Boxeur - Bronze grec

Couleur initiale du bronze

Le bronze se caractérise par sa couleur chaude et dorée lorsqu’il est à nu. Cette couleur peut varier en fonction de sa composition et de son âge. Cet alliage se mue avec le temps : comme tout métal, à l’exception de l’or et de certains métaux récents, le bronze s’oxyde à la longue.

Processus d'oxydation

Cette oxydation relève d’un processus naturel qui développe à la surface de l’objet une patine composée d’oxydes et de carbonates prenant une teinte pouvant s’échelonner du brun au noir en passant par différentes nuances de vert. Cette patine n’est jamais identique d’un objet à un autre : le contexte de conservation de l'œuvre joue un rôle majeur, bien sûr, mais la composition du métal aussi.

Dès lors, on ne s’étonnera pas de découvrir une monnaie en bronze dont l’alliage est fortement concentré en cuivre se couvrir d’une patine verte. De cette patine se dégagera aussi le charme de l’objet que seules d’antiques intempéries (ou presque) auront permis de faire naître.

La patine d’art

Pour autant la patine ne relève pas uniquement d’un processus naturel. Tous les objets d’art sans exception ont une patine et celle-ci est souvent volontaire. Toutes présentent des caractéristiques esthétiques que l’artiste choisira de mettre en avant : un aspect tantôt mat, tantôt satiné, une couleur foncée ou à l’inverse une couleur claire.

La patine complète l'œuvre en bronze : elle confère à l’objet tout son intérêt mais aussi sa valeur. Gare aux nettoyages intempestifs ! Un geste malheureux qui ferait perdre à l’objet sa couleur d’origine et c’est votre portefeuille qui en prendra un coup !

La patine est essentielle et le coût de son éventuelle restauration vous fera aisément comprendre qu’il ne vaut mieux pas l'altérer même avec les meilleures intentions du monde.

Propriétés physiques : Résistance et malléabilité

Solidité et résistance à la corrosion

Le bronze est réputé pour sa solidité et sa résistance à la corrosion, ce qui en fait un matériau idéal pour la création d'œuvres d'art durables. Sa dureté, supérieure à celle du cuivre pur, le rend résistant à l'usure et aux déformations.

Malléabilité et ductilité

De plus, le bronze est malléable et ductile, permettant de le travailler aisément et de lui donner des formes complexes. Dès l'Antiquité, cette malléabilité a permis aux sculpteurs et artisans de confectionner des chefs-d'œuvre d'une grande finesse.

Ses propriétés physiques exceptionnelles seront par ailleurs exploitées dans bien d’autres domaines. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que ce métal a donné son nom à toute une période dite “Âge du Bronze” s'étalant sur plus de 2000 ans de 2700 à 800 avant J.-C. rien que ça !

Comment différencier le bronze d'autres alliages ?

Pourquoi faut-il savoir reconnaître le bronze ?

Apparence et confusions possibles

Comme nous l’avons expliqué plus haut, le bronze présente, lorsqu’il est à nu, une couleur dorée relativement chaude. Mais puisqu’il est souvent patiné il peut être difficile de le reconnaître même à l’état brut parmi d’autres métaux dont les alliages sont proches. Parmi eux le laiton, alliage de cuivre et de zinc, peut s'avérer trompeur pour l'œil non averti tant son apparence peut se rapprocher du bronze.

Importance de reconnaître le bronze

Avant de vous donner les clés pour ne pas vous faire avoir, il faut rappeler ici pourquoi il est intéressant d’arriver à le reconnaître.

La réponse est simple : sa valeur. Les bronzes sont d’un point de vue général nettement plus chers sur le marché de l’art que ses imitations.

D’ailleurs pourquoi a-t-on voulu l’imiter à l’origine ? Précisément parce que cela coûtait moins cher. Ni plus ni moins ! Soyons crus : un mauvais métal est un mauvais métal même ancien et c’est pour cela qu’il vous est nécessaire de bien distinguer la matière. Ne croyez pas faire fortune avec une contrefaçon même d’époque : on y perd plus souvent qu’on y gagne !

Comment différencier le bronze du laiton ?

Comment différencier le bronze du laiton ?

La couleur

Le laiton arbore une teinte mordorée, relativement terne en raison de l'utilisation du zinc, contrairement au bronze qui présente des tons plus chauds et nuancés, allant du jaune brun au brun foncé. À nu, sa teinte est nettement plus dorée que le laiton (l’or comme référence).

La densité

Le laiton est moins dense que le bronze autrement dit, celui-ci est moins lourd.

L’aimantation

L'aimantation n'est pas toujours une caractéristique révélatrice car elle peut varier selon les alliages. Le laiton n'est pas magnétique, certains bronzes en revanche peuvent l’être. Mais ce seul critère ne suffit pas à l’établissement d’un diagnostic.

La finesse du travail

Le bronze présente des propriétés qui ont permis très tôt aux artistes de façonner de véritables chefs-d’œuvre. Observez attentivement la pièce. Une ciselure maladroite, bâclée et trop ronde peut également trahir l’utilisation du laiton. Par ailleurs, cet alliage étant partiellement composé de zinc, son utilisation est tardive quand le bronze remonte à la plus haute Antiquité. Du laiton romain ? Certainement pas !

Comment différencier le bronze du cuivre ?

Comment différencier le bronze du cuivre

Le cuivre pur, élément principal du bronze, peut être confondu avec ce dernier, en particulier en présence de cuivre jaune. Voici quelques astuces pour les distinguer :

La couleur

Le cuivre pur présente une couleur rougeâtre caractéristique y compris à l’état natif, tandis que le bronze offre une palette de tons plus chauds et nuancés. En présence de cuivre jaune, notez que, comme pour le laiton, la couleur est légèrement plus froide et la densité très loin d’être la même.

Les reflets 

Le cuivre renvoie une lumière orangé vive, tandis que le bronze offre un reflet plus chaud et profond.

La dureté et la densité 

Le bronze est plus lourd et plus dur que le cuivre pur. En frottant délicatement les deux métaux sur une pierre non poreuse, la trace laissée par le bronze sera plus nette et profonde. En revanche, ne le faites JAMAIS sur un objet d’art. Comme le cuivre présente une souplesse importante, on le retrouve très rarement employé seul dans la fabrication de statuaire.

La patine

Le cuivre pur développe une patine verte avec le temps, tandis que le bronze présente une patine plus variable, allant du vert au brun en passant par le noir. La différence peut cependant relever du détail, seul le faisceau d’indices présenté ci-dessus vous permettra d’établir ou non un diagnostic.

Comment différencier le bronze et le régule ?

C’est probablement l’une des différences les plus essentielles à savoir opérer car sur le marché de l’art, bronzes et régules se côtoient, se confondent, vous trompent ! Et pourtant, ils n’ont rien à voir.

Le régule apparaît au XIXe siècle en pleine période d’industrialisation. Il s’agit également d’un alliage mais cette fois composé d’étain, de plomb ou/et d’antimoine. Ses caractéristiques sont beaucoup plus proches du fer ou de la fonte et de là découlent toutes ses différences.

La couleur

Le régule à nu ressemble au plomb. Il présente une teinte grise, allant du gris clair au gris foncé, et rouille avec le temps.

Aimantation

Comme sa composition se rapproche du fer et de la fonte, le régule peut être aimanté ce qui n’est pas le cas du bronze.

Le poids et la résistance mécanique

Le régule est bien plus léger que le bronze. Attention au lestage. Le régule est également bien plus cassant et beaucoup moins solide.

La finesse du travail

Le régule est un alliage pauvre visant à imiter depuis sa première heure, l’allure élégante du bronze à moindre coût. Afin de lui donner des lettres de noblesse qu’il n’avait pas, les artistes ont développé des techniques afin de le peindre feignant d’imiter la patine des bronzes. C’est pourquoi la différenciation peut être ardue pour un œil non averti.

Son apparence peut être extrêmement similaire au bronze d’art. Ouvrez l'œil ! 

La finesse du travail entre un bronze et un régule n’a rien à voir : l’alliage du régule ne permet pas de façonner des pièces d’une grande finesse, les arêtes sont souvent arrondies, les reliefs bâclés. Du bas de gamme assurément, parfois collectionné pour ce qu’il est mais loin d’égaler en résultats les prix affichés par le bronze.

Analyse et authentification du bronze

Méthodes scientifiques d’analyse du bronze

Déterminer s’il s’agit de bronze est une chose importante mais ce n’est pas le seul critère pour définir l’intérêt d’un objet d’art. Son état, ses caractéristiques techniques trahissant sa période de fabrication, le soin apporté à la réalisation sont autant de critères que les analyses scientifiques peuvent venir éclairer. 

1. Spectroscopie 

La spectroscopie est une technique analytique permettant de déterminer la composition chimique du bronze. En analysant les spectres de lumière émis ou absorbés par le matériau, les éléments constitutifs du bronze (comme le cuivre et l'étain) peuvent être identifiés et quantifiés. 

Spectrométrie de fluorescence X (XRF)

Cette méthode non destructive utilise les rayons X pour exciter les atomes du matériau, provoquant l'émission de rayons X secondaires. L'analyse de ces rayons permet de déterminer les éléments présents dans le bronze.

Spectroscopie infrarouge (IR)

Bien que moins courante pour les métaux, cette technique peut être utilisée pour identifier les composés organiques présents sur la surface du bronze, comme les résidus de patine.

2. Analyse par rayons X

Les techniques basées sur les rayons X sont essentielles pour l'analyse interne des objets en bronze sans les endommager. Elles ne permettent pas de déterminer la composition chimique de l’alliage mais sont cependant utiles pour identifier les techniques de montage utilisées qui sont parfois propres à ce métal. 

Radiographie aux rayons X 

Utilisée pour examiner la structure interne des objets en bronze, révélant des fissures, des inclusions et des techniques de fabrication.

Tomographie par rayons X 

Cette méthode permet de créer des images 3D détaillées de l'objet, offrant une vue complète de sa structure interne et de son état de conservation.

3. Observer la couleur et les reflets 

La couleur du bronze se distingue par ses tons chauds et dorés, variant du jaune brun au brun foncé en fonction de sa composition et de son âge. Observez bien l’objet et appliquez à votre étude une méthode aussi rigoureuse que possible : partant du général comme de la teinte première de l’objet approchez-vous et décelez ses éventuels défauts.

Si tout bronze a une patine, celui-ci a bien souvent de l’usure également. Profitez de ces usures pour observer attentivement la couleur du métal nu, loin des artifices apportés par les artistes. 

Si la teinte est dorée vous êtes probablement en présence de bronze, si la teinte est grise, assurément vous êtes en présence de régule ou de tout autre alliage s’en approchant. Si la teinte est d’un ton doré froid tirant sur le vert, vous êtes plutôt en présence de laiton. 

4. L'aimant : Un allié inattendu pour démasquer les imposteurs

Le bronze n'est pas magnétique, contrairement au fer et à l'acier. Une simple approche avec un aimant peut donc vous aider à différencier ces matériaux. Si l'objet est attiré par l'aimant, il est fort probable qu'il ne s'agisse pas de bronze.

5. Tests de dureté et de densité : Confirmer l'identification

Le bronze présente une dureté et une densité supérieures à celle du laiton et du cuivre pur, mais inférieures à celle du fer.

En frottant délicatement l'objet sur une pierre non poreuse, comme une ardoise, vous pouvez observer la trace laissée. Une ligne plus profonde indique généralement un métal plus résistant, comme le bronze ou le fer. Si vous disposez d'une balance sensible, vous pouvez mesurer la densité de l'objet et la comparer aux valeurs de référence des différents alliages.

6. Comparaison avec des objets en bronze authentiques

On ne le dit jamais assez c’est en forgeant que l’on devient forgeron. Or, en matière d'expertise, rien ne remplace jamais un œil exercé. Aussi, lorsque c’est possible, comparer l’objet qui pose question avec une pièce, dont la composition est certaine, vous sera d’un secours précieux pour déterminer s’il s’agit ou non de bronze.

Passez au crible les différents critères vus ci-dessus et observez attentivement la couleur, les reflets, la patine et les détails de chaque objet pour affiner son identification.

Comment déterminer la valeur d’un bronze ?

Expertise par des professionnels

L'expertise humaine est indispensable à l’évaluation d’une pièce car le fait qu’un objet soit en bronze n’en fait certainement pas de façon immuable un objet de valeur. Son ancienneté non plus par ailleurs.

S’il est clair qu’une authentique œuvre d’art antique aura le plus souvent une valeur conséquente, n’oubliez pas que pour d’autres pièces de la même période il peut en aller autrement : ce n’est pas foncièrement, et jamais uniquement l’ancienneté qui fait l’intérêt d’une pièce sur le marché de l’art.

Il en va de même du matériau : un objet peut être en bronze sans présenter la moindre valeur.

C’est là qu’intervient l'œil de l’expert et nous l’espérons, bientôt le vôtre !

Aucune indication générale ne pourra jamais permettre d’estimer avec précision la valeur d’un bronze. Pour autant quelques critères peuvent permettre d’apprécier sa qualité et donc déterminer s’il s’agit d’une œuvre d’art ou d’un objet de faible intérêt. 

Par sa nature

Si le plus anodin des objets peut parfois avoir de la valeur, gardez à l’esprit que c’est rarement le cas.

Une casserole, aussi antique qu’elle puisse être ne sera jamais plus qu’une casserole autrement dit un objet utilitaire, commun qui n’a jamais eu pour but de devenir une œuvre d’art mais que l’ancienneté a propulsé au rang d’antiquité.

Quoiqu’il y ait des exceptions, la commune nature d’une pièce suffit parfois à faire le tri entre l'œuvre d’art et un objet foncièrement ordinaire.

Une statue d’Hercule aura toujours une valeur supérieure à une petite cuillère en bronze - pourquoi ? Parce que sa nature d'œuvre d’art/ d’objet d’exception lui donne sa préciosité.

Combien de statues de ce type pour combien de petites cuillères datant de la même période ? Rappelez-vous que l’échelle de valeur est aussi liée à un critère de rareté ! Or cette rareté découle de la nature de l’objet avant toute autre chose.

Par sa qualité

Le bronze est un alliage particulièrement précieux dans l’Antiquité.

Sa fabrication était coûteuse et nécessitait une grande maîtrise technique. C’est pourquoi ce matériau a bien souvent été réemployé au cours des âges entraînant la disparition de bien des œuvres d’art.

Largement employé dans la fabrication d’objets les plus divers, les qualités de fonte varient particulièrement : la destination de la pièce, son importance, son destinataire sont autant d’éléments qui régissent la finesse d’exécution d’un bronze.

La qualité de l’alliage est un premier critère. Un bronze composé de métaux de piètre nature est rarement une pièce de valeur.

La qualité de la ciselure : parce que le bronze est bien souvent conçu à partir d’un moule notamment à l’aide de la technique de la cire perdue, il est, lorsqu’il sort brut de sa fonte, d’un aspect médiocre couvert de nombreuses imperfections. Anciennement un corps de métier spécialisé était chargé de reprendre les reliefs de l’objet ainsi conçu afin d’en affiner les détails.

La finesse avec laquelle la ciselure est réalisée permet donc bien souvent de repérer au premier coup d'œil un bronze de qualité. À l’inverse, une finition médiocre et bâclée que l’on retrouve souvent sur des pièces modernes indique un empressement qui ne sied guère à une authentique œuvre d’art.

Cette finesse de la ciselure est aussi un critère d’ancienneté. Une fonte médiocre est possible mais compte tenu de la préciosité du matériau, elle est moins courante qu’à l’époque moderne au cours de laquelle on produit en série et avec une certaine absence de soin dans l’exécution.

Par sa patine

La patine est un élément essentiel pour le bronze. Un bronze sans patine est comme une peinture sans pigments - autrement dit - sans grand intérêt. 

Ainsi une patine bâclée, sans nuances, terne et sans profondeur est souvent le signe d’un bronze de médiocre qualité.

Par son état

On ne le dit jamais assez : investissez dans des bronzes de qualité en bon état ! L’usure est souvent très difficile à masquer sur un bronze et peut nécessiter de refaire entièrement la surface de l’objet (un processus très coûteux).

Des accidents comme des éléments manquants sont aussi particulièrement compromettants pour la valeur d’un bronze. Nous vous donnerons ultérieurement de précieux conseils pour entretenir et redonner toute leur beauté à vos bronzes mais sachez que sur le marché de l’art un bronze en mauvais état aura bien du mal à se vendre - a fortiori - à un prix conséquent.

Vous pouvez télécharger notre pack gratuit comprenant des astuces pour entretenir vos objets en bronze.

Comment différencier une pièce originale d’une copie ?

L’un des principaux écueils en art est la question de la copie. C’est d’autant plus vrai pour les bronzes dans la mesure où une fonte peut être reproduite. Tout l'enjeu pour déterminer la valeur de votre objet résidera donc en plus des éléments ci-dessus dans le fait de savoir ou non si la pièce entre vos mains est une œuvre originale de l’artiste ou une réédition ultérieure. 

Gare aux mauvaises surprises sur ce point ! Une copie, au mieux une réédition, vaut nettement moins cher qu’un original. L’étude des caractéristiques de l'œuvre, de la signature à laquelle est souvent ajouté un numéro ou un cachet de fonderie sont autant d’éléments auxquels il faudra prêter attention.

Ces éléments ne sont d’ailleurs pas systématiques. Prenez garde aux désillusions !

 Comment faire expertiser un bronze ? 

Déterminer la valeur d’un bronze, vous l’aurez compris, nécessite des connaissances poussées et un excellent œil de collectionneur. Aussi, il peut vous être indispensable d’avoir recours à des spécialistes qui vous permettront de dater, authentifier et estimer avec précision vos biens.

Dans la plupart des cas, l'œil d’un commissaire-priseur généraliste sera tout à fait suffisant pour expertiser un bronze. Si ce dernier présente un intérêt particulier ou une importance nécessitant une expertise plus poussée, le professionnel se dirigera vers un expert spécialisé qui sera en mesure de fournir une authentification fiable. 

Vous pouvez par ailleurs faire appel directement à un spécialiste notamment dans le cas d’un bronze d’une très grande ancienneté qui nécessite bien souvent le concours d’un expert spécialisé. Cette démarche étant souvent gracieuse de même qu’avec un commissaire-priseur, vous auriez tort de vous en priver !

Conservateurs de musées 

Les conservateurs sont spécialisés dans l'étude et la conservation des objets historiques. Ils utilisent des méthodes scientifiques et des techniques de conservation pour authentifier et préserver les objets en bronze, garantissant leur intégrité pour les générations futures.

Leur expertise peut être utile pour l’authentification mais attention : contrairement à ce qu’on lit parfois, un conservateur de musée n’est pas et ne sera jamais un expert en art. Il ne possède pas la moindre qualification pour estimer la valeur d’un objet.

Au mieux pourra-t-il dater votre bronze en effectuant des comparaisons avec des pièces présentées au sein de la collection qu’il conserve ou dont il a connaissance.

Importance de l'authenticité pour la valeur et l'histoire d'un objet

L'authenticité d'un objet en bronze est essentielle pour plusieurs raisons :

  • Valeur marchande : un objet authentique a une valeur significativement plus élevée sur le marché de l'art et des antiquités. Les faux ou les répliques n'ont pas la même valeur. La familiarité et le temps trahissent souvent l’imposture.
  • Valeur historique : l'authenticité garantit que l'objet en bronze est une véritable pièce d’époque, apportant des informations précieuses sur la période et la culture de sa création.
  • Conservation et préservation : s'assurer de l'authenticité permet de prendre les mesures appropriées pour conserver et préserver l'objet, en tenant compte de ses matériaux et de sa fabrication.
  • Recherche académique : les objets authentiques sont des sources fiables pour les chercheurs et les historiens, contribuant à une meilleure compréhension des civilisations passées. 

Ouvrez l'œil ! C’est encore le meilleur conseil que l’on puisse vous donner !

Conclusion

Le bronze, alliage noble et millénaire, fascine par ses propriétés uniques et son riche héritage artistique. Apprendre à identifier le bronze s'avère essentiel pour apprécier pleinement la beauté et la valeur de vos objets d'art.

En combinant les connaissances acquises dans cet article et en développant votre sens de l'observation, vous serez en mesure de distinguer le bronze d'autres alliages et de déceler les indices révélateurs de son authenticité permettant de déterminer sa valeur.